La grippe aviaire : encore un coup dur pour nos éleveurs...

C'est un coup de massue, que je qualifierai même d'une catastrophe, les éleveurs de canards frappés par un nouveau virus de grippe aviaire étaient sous le choc jeudi, quand le lancement d'une nouvelle campagne d'abattage massif de volaille a était annoncée dans 150 communes du Sud-ouest. Je ne sais pas où on va, la filière avicole est en train de prendre un grand coup....

A Auch, dans le Gers, département qui pour le moment est le plus durement touché par cet épisode de grippe, quelques dizaines d'éleveurs et chasseurs ont manifesté jeudi leur désarroi face à l'incertitude par rapport à cette épidémie. Ce problème fait parler les gens, certains se posent des questions et d'autres y répondent en déformant les choses...

De nombreuses entreprises vont devoir mettre quelques  salariés au chômage technique pendant quelques mois, c'est une catastrophe car c'est un bonne partie de l'économie de la région qui est touchée face à cette épidémie.

95 foyers dans le Sud-Ouest...

Effectivement depuis un mois, les cas de grippe aviaire ne cessent de grimper. Jeudi après-midi, le nombre de foyers confirmés était malheureusement passés à 95 dans les élevages du Sud-ouest, et cinq cas dans la faune sauvage, ce qui a tout de suite fait réagir les autorités.

Plus de 300 000 canards ont déjà été abattus dans les zones infestées. Mais face à l'ampleur de la crise, le ministre de l'agriculture a annoncé l'abattage d'un million de palmipèdes élevés en plein air et prêts à gaver dans l'espoir d'endiguer l'épidémie.

C'est la première fois qu'un abattage massif préventif est décidé. Lors de la précédente crise, un vide sanitaire consistant en un dépeuplement progressif des élevages avait été mené de janvier à mai 2016.

Le virus H5N8 "plus meurtrier" que le H5N1 de 2015 ??

Le virus H5N8 qui se propage de façon fulgurante depuis fin novembre dans l'hexagone est classé comme hautement pathogène. Il est nettement plus meurtrier que la fameuse souche du H5N1 de fin 2015 selon les chercheurs de l'INRA.

Un abattage qui va durer dix jours, plus un vide sanitaire qui va durer un mois peut-être, voir plus, le temps de remettre des canetons en place pour avoir des canards en gavage, ce ne sera pas fini avant fin juin...

Le gouvernement a pris des décisions terribles pour nos éleveurs, mais probablement les seules qu'il faille prendre si on veut faire redémarrer cette filière.

Et si on avait réagi plus tôt...?

Pour Christan Candelon, éleveur de canards prêts à gaver à Castillion-Débats dans le Gers, "la filière est plus qu'en danger".

"Aujourd'hui, c'est la seule solution car on a laissé "pourrir" la situation. Si on avait réagi un mois plus tôt, au lieu d'abattre un million de canards, on en aurait abattu 100 000" dit-il.

"Ce soir, quand je rentrerai dans mon village, il n'y aura plus un seul canard. Ils les auront tous abattus", déplorait jeudi Isabelle Daugreilh, gaveuse depuis 35 ans à Montgaillard dans les Landes. "C'est une catastrophique pour nous, je n'ai plus de revenus jusqu'à la reprise" dit-elle.

"Nous ne sommes pas encore obligés d'abattre nos canards, mais cela me fait peur, cela va mal finir, on ne sait pas où on va et pour combien de temps, le monde agricole va résister face à un tel choc, on est en train de détruire la filière toute entière, c'est un désastre économique pour notre région" annonce Denis Bloy éleveur, gaveur à Donzacq dans les Landes.

"On ne sait pas où on va, parce qu'on ne sait pas jusqu'à quand ça va durer, donc financièrement on est très mal", renchérit Sylvie Caussade, éleveuse, gaveuse à Ossun dans les Hautes-Pyrénées.